Nathan IMENITOFF
janvier 4, 2019
Moise KOGAN
janvier 4, 2019

Léon INDENBAUM

TCHERIKOV (BELARUS) 1890 – OPIO (FRANCE) 1981

Le père de Léon Indenbaum, passementier, meurt prématurément. Différents membres de la famille s’occupent alors de ses cinq enfants devenus orphelins. Léon est pris en charge par son grand-père, un relieur d’art apprécié. Le jeune garçon reçoit une éducation juive traditionnelle, après quoi il apprend le bois dans une école artisanale. Son directeur le remarque et lui procure une bourse afin d’étudier aux Beaux-Arts d’Odessa. Il y travaille le bois sculpté et la glaise. Il étudie ensuite brièvement à l’école d’arts appliqués Antonolski, à Vilnius. Il est fasciné par les récits qu’il entend de la capitale française et de l’ambiance artistique qui y règne alors. Avec l’aide d’un ingénieur de Vilnius, il arrive à Paris en 1911 et s’installe à la Ruche chez Miestchaninoff. Il habite d’abord au deuxième étage, à côté de Chagall, puis déménage dans l’atelier de Volovick.

De 1911 à 1919, Indenbaum continue sa formation de sculpteur à la Grande Chaumière, dans l’atelier d’Antoine Bourdelle. Ce dernier a une affection certaine pour lui et l’appelle « mon jeune poulain ». En 1912, trois de ses sculptures sont exposées au Salon des indépendants. À cette époque, il se lie d’amitié avec Modigliani, qu’il héberge quelque temps avant de l’aider à louer un atelier mitoyen. Son premier mécène est Jacques Doucet, célèbre couturier et collectionneur, pour qui il réalise plusieurs panneaux jusqu’au krach de 1929. Il produit aussi des sculptures pour le décorateur Marcel Coard et pour le couturier Paul Poiret. Il travaille également pour les frères Georges et Marcel Bernard, banquiers et collectionneurs, mais ceux-ci seront ruinés par la crise de 1929.

En 1925, il expose, au Salon des indépendants, deux sculptures; un buste de jeune fille et une femme couchée, qui sont saluées par la critique. Léon Indenbaum est peu sociable et déteste la publicité. Il travaille discrètement et estime qu’un artiste se doit d’être indifférent à la célébrité et de ne pas se laisser distraire par les mondanités. Il se cache pendant toute la durée de la guerre. Plusieurs de ses oeuvres disparaissent et sont détruites. Après la guerre, il continue de travailler, toujours dans la discrétion. Il meurt chez sa fille à Opio, dans les Alpes-Maritimes.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.