BENN (Bension Rabinowicz, dit)
janvier 2, 2019
Abraham BERLINE
janvier 2, 2019

Henryk BERLEWI

WARSAW 1894 – PARIS 1967

Encouragé par sa mère, Henryk Berlewi révèle tôt sa vocation artist ique. À douze ans, i l f réquente l’École des beaux-arts de Varsovie. En 1909, il intègre les Beaux-Arts d’Anvers qu’il quitte pour les Beaux- Arts de Paris en 1911. En 1913, il regagne Varsovie et collabore avec les futuristes polonais. À Berlin entre 1922 et 1923, Berlewi se rapproche du Novembergruppe (fondé par Max Pechstein en no vembre 1918), participe au Congrès international d’art progressif et entre en contact avec El Lissitzky. De retour à Varsovie en 1923, il fonde au côté de Wladyslaw Strzeminski (1893- 1952) le groupe constructiviste Blok.

En mars 1924, Berlewi publie le manifeste de son concept d’art abstrait, la Mécano-facture (rythmes de formes géométriques et couleur pure donnant l’illusion de la vibration et du mouvement), préfacé par l’écrivain Alexandre Wat. En 1924, insistant sur les liens qui unissent l’art et la machine, Berlewi organise la première exposition « Mécano-facture» dans le Salon automobile Austro-Daimler. Bien que controversée par les milieux officiels, l’expérience sera suivie, vingt-quatre heures plus tard, par les partisans du groupe Blok. Au cours de l’été 1924, il est invité par Herwarth Walden, fondateur de la revue Der Sturm et de la galerie du même nom, à exposer ses expériences sur la Mécano-facture. La traduction allemande de son manifeste paraît en même temps dans la revue Der Sturm. En 1926, Berlewi interrompt ses recherches ; il revient à l’art figuratif et travaille à des décors de théâtre. En 1927, il s’installe définitivement à Paris. Entre 1928 et 1938, il séjourne en Belgique et exécute quelques portraits du monde politique et littéraire. À cette époque, apprenant qu’il est gravement malade, Berlewi cesse toute activité artistique.

En 1942, il quitte Paris, se réfugie à Nice et entre dans la Résistance (1943-1944). Ce n’est qu’en 1947 qu’il reprend goût à la peinture. Souhaitant « réintroduire l’objet », il exécute des natures mortes inspirées des maîtres français du xVIIe siècle. En 1957, l’exposition sur les précurseurs de l’art abstrait en Pologne à la galerie Denise René l’incite à reprendre ses recherches sur la Mécano-facture. Celle-ci apparaît aujourd’hui comme l’une des sources de l’art optique.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.